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Promotion et carrière ralenties, charge mentale exponentielle : l’arrivée d’un enfant, on le sait, porte préjudice à la vie professionnelle et intime des femmes. Alors que l’Inspection générale des affaires sociales préconise l’allongement du congé paternité, le gouvernement ne semble pas en faire une priorité. Il est pourtant un instrument puissant pour réduire les inégalités professionnelles entre les sexes en ne faisant plus de la parentalité qu’une histoire de femmes. Et quel territoire à découvrir pour les hommes ! Ils sont de plus en plus nombreux à le réclamer.

Fabien, fonctionnaire à l’Assemblée nationale, a été le premier de son service à prendre un congé paternité dès son instauration, en 2002. « Mon directeur a été surpris, mais cela m’a été accordé facilement. J’avais 32 ans. Pour moi c’était une évidence. Après une grossesse difficile, ma femme était épuisée. J’ai pu m’occuper de notre fille vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant deux semaines. Tous les jours j’allais au centre de PMI chercher les réponses à toutes mes questions. La puéricultrice était ravie de voir un papa, et moi j’étais rassuré. Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas une seconde, mais quatorze jours c’est trop peu. »

Seize ans plus tard, Olga Trostiansky, présidente du Laboratoire de l’égalité, se souvient : « J’étais au séminaire où il a été créé ; j’ai dit à Ségolène Royal, alors ministre de la Famille : “Il faut mettre le même nombre de semaines pour le congé de paternité que pour le congé de maternité. » Elle a répondu : “Si on arrive à imposer une semaine, ce sera déjà pas mal.” » Aujourd’hui, sept pères sur dix prennent leur congé de paternité, soit onze jours (dix-huit en cas de naissances multiples), généralement à la suite du congé de naissance de trois jours, à la charge de l’employeur. Indemnisé par la Sécurité sociale dans les mêmes conditions que le congé de maternité, il est ouvert à tous les salariés sans condition d’ancienneté, d’activité ni de statut. Mais dans les faits, les pères ayant un emploi permanent (80 % en CDI) le prennent plus que ceux en CDD (48  %) ; et les fonctionnaires (88 %), plus que les travailleurs indépendants (32 %) et les chômeurs (13 %). Reste que ce congé de paternité est plébiscité à la fois par les hommes – 90,3 % des 18-30 ans désirent le prendre ou l’ont déjà pris, et 85,4 % souhaiteraient qu’il soit allongé(1)  – et par les féministes qui, le jugeant « trop court pour être efficace », ont multiplié, ces derniers mois, tribunes et pétitions pour réclamer sa révision. En vain.

Le partage de la parentalité est la seule voie possible

Commandé par le Premier ministre en mars dernier, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) lui a été remis le 11 septembre. « Il propose de porter sa durée à quatre semaines. Et formule des pistes pour accompagner cet allongement, comme la participation des entreprises et le caractère obligatoire d’une partie du congé. Favoriser une paternité active et, donc, un meilleur équilibre des temps familiaux et professionnels est une mesure que nous défendons depuis longtemps », explique Olga Trostiansky, dont l’enthousiasme a dû être de courte durée. Le 20 septembre, sur France Inter, interrogé sur l’allongement préconisé par l’Igas, Edouard Philippe a préféré s’épancher sur le congé de maternité des travailleuses indépendantes : « Cette question du congé maternité est sensible, et ensuite on regardera pour le congé paternité. » Un report sine die, alors qu’en début de quinquennat l’égalité entre les sexes était affichée comme « grande cause nationale » par Emmanuel Macron.

Une déception à la hauteur des espoirs, car pour Brigitte Grésy, secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle : « Le partage de la parentalité est la seule voie possible. Passer à un mois de congé a un double effet : le “délit de maternité” devient moins “grave”, car il a son pendant masculin ; et cela légitime l’exercice de la parentalité, puisque les deux parents sont impliqués. » A la question « pourquoi il faut se mobiliser pour un congé de paternité plus long », la réponse est mathématique : « En France, les mères consacrent deux fois plus de temps à leurs enfants que les pères. Et quand l’enfant arrive, une mère sur deux interrompt ou réduit son activité professionnelle, alors que pour les pères c’est un sur neuf. Les inégalités de salaire et de carrière se creusent alors, avec des conséquences jusqu’aux retraites, en moyenne 40  % plus faibles que celles des hommes. La prise du congé paternité peut, en contrebalançant, réduire le “risque maternité”, qui pèse sur l’embauche et l’avancement des femmes », explique Olga Trostiansky. Une vision que partage Eric, 31 ans, ingénieur territorial à Bordeaux. Son fils est né le 21 juin. « J’ai pris les jours légaux, frustré de ne pas pouvoir en prendre plus. Pas question que je reproduise le schéma familial. Ma mère, plus brillante que mon père, a été mère au foyer. Mon père n’aurait pas eu la carrière qu’il a, mais ma mère en aurait eu une ! Je refuse que ma compagne, qui aime son boulot, se sacrifie. Je suis le seul garçon dans mon service, mes collègues ont beau tenir un discours féministe, ce sont elles qui gèrent tout à la maison. Il reste beaucoup à faire pour le partage des tâches. »

De la peur d’être traité de flemmard

En effet, les femmes réalisent toujours 71 % du travail domestique (ménage, cuisine, linge) et 65 % du travail familial (change, alimentation, coucher, bain, réveil la nuit, visites médicales). Comme le déplore Hélène Périvier, économiste de l’Observatoire français des conjonctures économiques(2) , « depuis quinze ans, l’effort budgétaire a porté sur le développement des modes d’accueil de la petite enfance, ce qui a permis de soutenir le travail des mères de jeunes enfants, mais cela n’a pas encouragé les pères à consacrer plus de temps aux tâches familiales ». Alors, le congé parental serait-il la solution ? « Il permet aux pères d’apprendre certaines tâches, mais ce n’est pas non plus un miracle », constate Ariane Pailhé, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques, où elle suit l’Etude longitudinale française depuis l’enfance, fondée sur une cohorte de 17 000 enfants nés en 2011(3) .

En résumé, on constate un effet significatif sur le partage des tâches parentales, mais pas sur les tâches domestiques. « Le congé paternité est trop court pour permettre un rééquilibrage durable de ces tâches au sein des couples. On note aussi qu’il est moins fréquent dans les milieux populaires, poursuit la chercheuse. Des pères se sentent moins légitimes que les mères à cause du regard porté sur eux par leur chef ou leurs collègues. » Michel, 45 ans, père de trois enfants, est menuisier dans une petite entreprise à Troyes. Il n’a jamais osé évoquer le sujet avec son patron. « J’ai appris par un reportage à la télé qu’un congé pour les pères existait. J’aurais bien aimé le prendre, mais vu que ma femme est au foyer, on m’aurait traité de flemmard. Pourtant, j’adore m’occuper de mes gosses. »

Pour que le salarié ne soit plus perçu comme dilettante, et éviter les discriminations à l’embauche ou en cours de carrière, il faudrait rendre le congé de paternité obligatoire, comme vient de le faire le Portugal ou comme le font depuis longtemps les pays scandinaves. « A Stockholm, être père à plein temps occupe plusieurs mois de sa vie, c’est entré dans les mœurs depuis au moins quinze ans, explique Olivier Truc, journaliste et écrivain(4) installé en Suède depuis vingt-cinq ans et père de trois enfants. C’est même très mal vu si tu ne le fais pas. C’est banal, mais ensemble les pères suédois continuent de parler de foot, c’est des mecs quand même ! D’ailleurs, beaucoup ont pris leur congé, fractionnable, pendant la coupe du monde. » (Il rit.) Alors que notre gouvernement rechigne à inscrire le partage de la parentalité à son agenda politique, des entreprises (Axa, L’Oréal, Aviva, Mastercard, Patagonia, Kering, Caisse des dépôts…) ont pris les devants et offrent à leurs employés un congé de quatre semaines, rémunéré à 100 %. « La parentalité ne doit pas être qu’une histoire de femmes, et un enfant, un frein à leur carrière, soutient Catherine Helaiem-Des-landes, responsable diversité et inclusion chez Axa.

En France, en 2017, 60 % de nos salariés ont cumulé congé légal de paternité et congé coparent, soit vingt-trois jours en moyenne. Nous incluons tous les schémas de famille et de paternité. » Comme Jérôme Manville, 40 ans, chef de projets chez Axa, à la naissance de sa deuxième fille : « J’étais le premier dans mon service à 80 % masculin. Cela a libéré la parole, qui n’est pas si fluide dans ce milieu où l’on parle beaucoup de boulot mais pas de ses nuits trop courtes. Je quitte le bureau à 17 h 45 ; au début, j’avais l’impression de faire l’école buissonnière. Cela oblige à déléguer et à contrer la culture du “présentéisme”. Et à la maison, à partager : je donne le bain et lis l’histoire. Le lien affectif créé à la naissance est gravé dans ma mémoire, je le revis à chaque fois que je la console, c’est fabuleux. J’ai fait des émules ; cet été, plusieurs collègues ont pris leur congé de paternité. » Pour les entreprises, cette politique bienveillante n’est pas à fonds perdu. « Elles y gagnent en termes d’image, notamment sur des postes de jeunes diplômés. Ces dispositifs avantageux les attirent, voire les incitent à rester, analyse Jérôme Ballarin, président de l’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise(5) . C’est aussi par conviction, celle du cercle vertueux entre la conciliation vie professionnelle/vie privée d’un côté et la performance de l’entreprise de l’autre. »

Crever le “plafond de mère”

Dans une tribune publiée dans L’Obs le 23 septembre, les collectifs Congé ParentEgalité et Pour une parentalité féministe – qui réclament un congé obligatoire et de même durée pour les deux parents – estiment que « le positionnement obtus de la France ne saurait être une question de budget ». Ce que confirme l’économiste Antoine Math, de l’Institut de recherches économiques et sociales : « Si on l’allonge de trois ou quatre semaines, le congé paternité coûterait 594 millions d’euros au total. Ce n’est pas excessif mais, pour ce gouvernement, même une miette est “un pognon de dingue” ! » Et surtout, quand on parle de coûts, il faut aussi parler de bénéfices. Permettre aux femmes de retravailler après une naissance contribue à l’augmentation du PIB. Selon le rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques, le taux d’activité des Suédoises, Finlandaises et Norvégiennes est de 70 %, contre 61 % pour les Françaises. « Ces politiques ont des effets bénéfiques sur l’emploi des femmes, ajoute Antoine Math. Ces congés généreraient une activité et des emplois supplémentaires, donc des cotisations supplémentaires. Et aussi des dépenses moindres pour certaines prestations, maladie, chômage.

La Commission européenne estime que la réforme qu’elle propose – bien rémunérer un congé parental de quatre mois pour chaque parent – s’autofinancerait du point de vue des dépenses publiques. Sans compter les effets positifs pour les enfants et les couples, qui ont tout à gagner de pratiques plus égalitaires. »

Pour Olga Trostiansky, allonger le congé de paternité et le rendre obligatoire, ce ne serait que du bénéfice : « Le père engagé dans une paternité active précoce le sera toute sa vie. L’enfant comprend qu’il n’a pas qu’une mère ; c’est fondamental pour toute sa vie, et libérateur pour celles qui sont dans la fusion et ne veulent pas partager l’enfant. C’est aussi un changement de regard sur la parentalité. C’est une clé pour crever le “plafond de mère”. » Qu’en disent les premiers concernés ? Pour Fabien, le pionnier : « Je n’ai gardé que des souvenirs parfaits, et aujourd’hui j’ai un rapport très fort avec ma fille adolescente. » Eric : « On n’est jamais complètement prêt, c’est un peu difficile et angoissant au début avec un bébé, mais je le referais, et six mois si possible. » Jérôme : « Le lien affectif créé à la naissance est gravé dans ma mémoire, je le revis à chaque fois que je la console, c’est fabuleux. »

Allongement du congé paternité : des paroles de pères

  • Boris Vallaud, député (PS), père de jumeaux de 10 ans

« Nos jumeaux sont arrivés avec deux mois d’avance, nous allions plusieurs fois par jour à la maternité. Ils sont restés pendant cinq semaines en couveuse. J’ai eu de la chance, mon chef, Arnaud Montebourg à l’époque, était très conciliant. C’est très ennuyeux quand on dépend du jugement et de l’acceptation de son supérieur hiérarchique. Avec les congés et les RTT, j’ai même pris un peu plus que onze jours consécutifs. La nuit, je donnais le biberon, ils avaient la gentillesse de ne pas être synchrones. Et j’ai aussi changé les couches. J’ai une épouse hyperactive. Parfois, j’assurais une bonne partie de la charge. Quand Najat (Vallaud-Belkacem, ndlr) revenait, je lui disais : “Tiens, j’ai reçu l’allocation parent isolé ! (Il rit.)” Je fais les courses.

Le dîner, c’est beaucoup les nounous, mais aussi mes parents, les oncles et tantes. Notre famille est une coopérative. Sinon, c’est moi qui cuisine, une question de survie. Najat a d’immenses qualités, mais elle cuisine trop mal ! C’est plutôt elle qui assiste aux réunions parents-profs, ou mes parents. Elle s’occupe de leurs devoirs, elle est très patiente. Les règles de grammaire apprises enfant, elle les connaît encore par cœur, alors que moi… Et les exigences comme la lecture tous les jours, c’est elle. Je suis pour qu’on allonge le congé de paternité et qu’on en expérimente le caractère obligatoire pour les pères. Et que ce soit indemnisé correctement. »

  • Kamel Mennour, galeriste, père de cinq enfants de 4 à 17 ans

« Je n’ai pas pris un congé de paternité, j’ai eu du mal à m’arrêter vraiment, mais comme j’habite juste à côté de la galerie, je faisais des allers-retours. J’aurais aimé prendre plus de temps, car ces moments avec un nouveau-né sont uniques. Annika a longtemps allaité chacun de nos enfants, je n’ai donc pas donné beaucoup le biberon, mais j’ai changé les couches des cinq ! La nuit, on a beaucoup pratiqué le “co-dodo”. Je me lève vers 6 heures, je prends un café seul au Danton, où je prépare ma journée, lis la presse, avant de remonter pour le petit-déjeuner familial et conduire les enfants à l’école.

J’assiste, quand je le peux, aux réunions scolaires, j’ai d’ailleurs lié de belles amitiés avec d’autres parents (le photographe Peter Lindbergh, notamment), et c’est moi qui me charge des devoirs pour l’aîné, Kayen. Il vient réviser à la galerie. En ce qui concerne les plus jeunes, c’est Annika qui s’en charge. Pour les tâches domestiques avec cinq enfants, nous sommes heureusement aidés. Nous avons beaucoup de chance. Je suis pour l’allongement du congé de paternité, les couples se transforment. Chacun doit pouvoir s’impliquer autant qu’il le souhaite. Les mères doivent pouvoir choisir de retourner au travail avant les pères par exemple. Les congés de parentalité doivent permettre à chaque famille d’inventer son propre modèle de garde. »

  • Philippe Jaenada, écrivain, père d’un enfant de 18 ans

« J’ai été présent à chaque minute depuis sa naissance. Je suis à la maison quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je l’ai vu grandir dans mes bras, millimètre après millimètre. Pourtant, ce n’est pas assez, c’est fou. Même quand on a un congé de paternité permanent, il faudrait plus. Alors onze jours… Mais ce qui doit les freiner, ce sont encore des histoires d’économie. Pour que les mecs n’abandonnent pas leur boulot pendant un mois. Pour être franc, ça n’a pas toujours été facile, sa mère ne travaille pas non plus. On s’est retrouvé avec ce petit machin. On ne sortait pas du tout. Ou alors au parc, le truc cafard à mort. On s’engueulait sans arrêt. On aurait dû le mettre à la crèche, pour respirer. Quand ma femme a arrêté d’allaiter, j’ai donné des biberons.

Et comme j’écrivais la nuit, je m’occupais de lui. Quant aux couches, je suis passé maître, d’une main, les yeux fermés. Les réunions de parents d’élèves, on a tout fait ensemble. Et sinon c’est ma femme qui l’emmenait à l’école, ça fait quarante ans que je n’arrive pas à me lever. Je m’en occupais de 16 h 30 jusqu’au soir. Le dîner ? Ma femme a des tocs sérieux, je n’ai pas le droit de toucher à une assiette. Du coup, c’est elle qui cuisine et fait le ménage. Il faut être honnête : parfois ça m’arrange. Sinon je m’occupais des devoirs, j’adore ça. Les rendez-vous chez le médecin, c’est elle. J’ai peur des médecins. »

  • Laurent Solly, DG de Facebook France, père de quatre enfants de 9 à 20 ans

« Je me souviens du plaisir de rentrer vite pour profiter de mes très jeunes enfants et de découvrir ce que c’est de devenir papa. J’ai donné des dizaines de biberons et plus ! Je me souviens de ceux de la nuit, des comptines après, et de l’effort pour reposer avec délicatesse le bébé dans son lit. Tout un art ! J’ai souvent changé leurs couches. Pour être franc, c’est beaucoup plus difficile pour le troisième que pour le premier. Je cuisine souvent le week-end. J’emmène les enfants le matin quand je suis en France. Les discussions sur la vie à l’école, surtout élémentaire, sont un bonheur de respiration et de jouvence.

Je tente d’assister aux réunions de parents d’élèves, mais à 18 h 30 c’est difficile. Je leur demande parfois de faire leurs devoirs avec moi. Mais ils me trouvent un peu sévère ! Je leur fais refaire trop de dictées, de calculs, et réciter trop de dates d’histoire ! Là-dessus je suis assez “vieille école”. Je n’ai hélas pas pris de congé de paternité. Aux naissances de mes enfants, soit il n’existait pas, soit l’entreprise dans laquelle je travaillais ne l’avait pas instauré. Je ne pense pas avoir raté ces premières semaines, mais aujourd’hui je prendrais ce congé avec bonheur, et je me réjouis de voir les jeunes papas qui en profitent pleinement chez Facebook. Plutôt que le rendre obligatoire, je recommande le choix interne des entreprises – qui, me semble-t-il, ont progressé sur cette question. »

1. « Les hommes en entreprise : regards croisés hommes-femmes », Orse-Goodtoknow, octobre 2018. 2. « Réduire les inégalités professionnelles en réformant le congé paternité », 2017. 3. « Can Daddies Learn How to Change Nappies ? Evidence from a Short Paternity Leave Policy », par Ariane Pailhé, Anne Solazy, Maxime Tô, mai 2018. 4. Auteur de La montagne rouge, éd. Métailié. 5. Auteur de Manager par les équilibres, éd. Vuibert.

Par Catherine Durand, Propos recueillis par Corine Goldberger et Elsa Guiol, pour Marie Claire France.