Contre les violences éducatives ordinaires, elle dessine des adultes à la place des enfants

« Et si on changeait d’angle », c’est l’idée qu’a eue la dessinatrice Fanny Vella, en illustrant des adultes dans des situations liées au quotidien d’enfants.

PARENTS – Fanny Vella, jeune maman de 30 ans, a décidé de reprendre “les crayons” il y a plus de deux ans, pour créer des dessins mettant en scène des adultes dans des situations auxquelles les enfants font face au quotidien.

Suivie par plus de 40 000 personnes sur Instagram, la trentenaire, décide de lancer le hashtag #etsionchangeaitdangle en avril 2018, avec un premier dessin, liké plus de 1 300 fois, qui donne à réfléchir…

L’idée de, “Et si on changeait d’angle”, a commencé à fleurir dans l’esprit de Fanny, à partir du moment où l’illustratrice a commencé à découvrir la parentalité et la multitude de questions qu’elle engendre.

“J’ai commencé à remettre en question toutes mes certitudes pour faire page blanche et repartir avec ma propre version de la parentalité”, confie la jeune femme au HuffPost, ” je me suis rendu compte que les valeurs qui me tenaient le plus à cœur dans l’éducation que je commençais à adopter, étaient le pied d’égalité sur lequel je souhaitais être avec ma fille. J’ai voulu respecter ses envies, ses besoins et ses refus de la même façon que je gère ceux d’adultes.”

Les Violences Éducatives Ordinaires (VEO) en question

Ce dont parle Fanny porte le nom de violences éducatives ordinaires, comme elle l’explique dans le post Instagram ci-dessous.

Gifles, fessées et toutes formes de “violences éducatives ordinaires”sont interdites en France depuis mardi 2 juillet. Date à laquelle le Parlement a définitivement adopté une proposition de loi déjà votée par l’Assemblée nationale, qui proscrit non seulement les violences physiques mais aussi psychologiques dans l’éducation de l’enfant.

Mais que dit exactement ce texte de loi? Porté par la députée MoDem Maud Petit, il inscrit notamment dans le code civil, à l’article lu à la mairie lors d’un mariage, le 371-1, que “l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques”.

Fanny a commencé à comparer des situations courantes dans lesquelles se trouvaient les enfants, en les transposant dans une même scène, mais cette fois-ci entre adultes. C’est à ce moment-là, que l’artiste s’est rendu compte, “de l’absurdité de nos attentes vis-à-vis des enfants”.

“On n’impose pas à un adulte qui pleure de gérer ça seul, dans une pièce, sous prétexte que si on le console à chaque fois qu’il est mal, il va s’y habituer”, explique-t-elle, “on n’oblige pas un adulte, à prêter quelque chose qui lui appartient à un parfait inconnu, dans le but de lui apprendre à partager.”

C’est incontestablement la série qui est de loin la plus suivie et partagée par ses abonnés, mais aussi la plus contestée. “C’est très compliqué de s’atteler au sujet de l’éducation, sans faire bondir des gens qui se sentent immédiatement mis en porte-à-faux, quand ils utilisent eux-mêmes ces manières de faire”, interprète-t-elle.

Ce qui importe la jeune maman est de recevoir des retours positifs, avec parfois des témoignages touchants de personnes ayant encore aujourd’hui, “des stigmates d’une éducation dominatrice et humiliante”.

Mais la récompense ultime pour Fanny, est celle de confessions de grands-parents, lui expliquant vouloir désormais “changer d’angle” pour l’éducation de leurs petits-enfants.

 

Hormis les illustrations “Et si on changeait d’angle”, Fanny, dessine aussi des causes qui lui tiennent à cœur comme l’écologie ou encore les violences conjugales.

Source: nous avons trouvé cet article par Marion Durand sur Huffingpost.fr et nous l’avons legèrement adapté.

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