Réduire le temps passé devant les écrans
Le petit dernier veut regarder des épisodes de « L’âne Trotro » sur votre tablette en rentrant de l’école ou de la crèche ? Votre ado vit sur Snapchat ? Rien d’étonnant, au vu de la place gagnée par les écrans dans chaque foyer. Selon un rapport publié en 2016 par l’association britannique Action for children, 23 % des Britanniques rencontreraient des difficultés pour contrôler et gérer le temps passé devant les écrans. En France, les enfants de 4 à 14 ans passeraient en moyenne trois heures par jour devant un écran, selon une étude Ipsos effectuée en 2015 (1). Le problème ? Souvent utilisés le soir avant le coucher, les écrans retardent l’endormissement. La neurobiologiste Joëlle Adrien expliquait le phénomène en septembre 2014. « Dans l’obscurité, nous sécrétons de la mélatonine, l’hormone qui donne le signal du sommeil au cerveau. Or, la luminosité des écrans frappe la rétine et inhibe cette sécrétion. Un signal paradoxal est envoyé à l’organisme : on lui dit qu’il faut être éveillé au moment où on cherche le sommeil. En stimulant le cerveau au moment de l’endormissement, on perturbe notre horloge interne. » Et la privation de sommeil entraîne fatigue, irritabilité, difficultés de concentration et d’apprentissage.
Selon The Telegraph, le manque de sommeil rendrait aussi les ados plus sujets aux émotions négatives comme la peur, la colère ou la dépression. Pour le coach familial Noel Janis-Norton, cité par le journal, il est donc primordial d’instaurer des « no-go zones de la high tech ». En clair, définir des horaires pendant lesquels les écrans sont interdits, déterminer une heure le soir à partir de laquelle l’enfant ne doit plus s’en servir. Et évidemment, bannir les écrans des chambres.
S’asseoir et manger avec eux
Dans certaines familles, les enfants passent à table avant les parents ou, une fois plus grands, dînent seuls dans leur chambre. Pourtant, en 2013, une étude britannique publiée dans le Journal of Adolescent Health avait constaté que les enfants qui prenaient leurs repas avec les autres membres de leur famille souffraient moins de problèmes émotionnels et comportementaux. Explication : cette réunion de famille les rassure et leur donne davantage confiance en eux. Prendre les repas ensemble est aussi l’occasion d’échanger et de fortifier les liens familiaux.
Leur apprendre à entretenir des amitiés
Selon le Telegraph, quand la Children’s Society, une association anglaise qui œuvre pour la protection de l’enfance, a demandé à des ados ce qui les avait rendus heureux lorsqu’ils étaient plus jeunes, ils ont le plus souvent évoqué leurs amitiés. Sans surprise, la sociabilité fait partie intégrante du développement mais aussi du bien-être de l’enfant, renforçant par la même occasion l’envie d’aller à l’école. Selon Tanith Carey, il est primordial d’apprendre à l’enfant qu’il est maître de ses amitiés. En lui faisant comprendre que c’est un choix, il gagne confiance en lui. Dans l’ensemble, plus les parents débattent autour de la notion d’amitié, mieux l’enfant sera armé pour faire face aux conflits relationnels à l’école par exemple. Il prendra du recul – un atout d’autant plus important dans un contexte de violences scolaires accrues. En France, 12 % des élèves de primaire souffrent de harcèlement à l’école (2).
Trouver son équilibre vie pro-vie perso
D’après une enquête de février 2015, un tiers des 1 000 parents britanniques interrogés déclaraient qu’ils étaient souvent trop fatigués pour lire une histoire à leur enfant avant le coucher, zappant ainsi un moment de partage essentiel pour les petits. Il faut dire que les Britanniques travaillent en moyenne 42,7 heures par semaine contre 41,6 heures chez leurs voisins européens. Depuis des années, tous les pontes de la petite enfance s’accordent en tout cas à dire que le temps passé en famille apporte une base solide à l’enfant, lui permettant entre autres de se construire et se développer correctement. En 2015, une étude américaine menée conjointement par l’université de Toronto et la Bowling Green State de l’Ohio sur 1 600 enfants affirmait même qu’un minimum de six heures passées en famille entraînait une baisse conséquente de la délinquance chez les ados et une meilleure réussite scolaire.
Leur inculquer la gratitude
Sans dramatiser sur le fait que les enfants d’aujourd’hui sont trop gâtés, Tanith Carey cite tout de même le rapport mondial de l’Unicef sur les enfants et le bien-être dans les pays riches. Selon ses conclusions, nos enfants sont élevés dans un « consumérisme compulsif », qui ne les rend évidemment pas plus heureux. En revanche, la science assure qu’un enfant sera plus satisfait de sa vie si on lui apprend depuis tout petit à apprécier ce qu’il a déjà.
(1) Étude Ipsos réalisée en ligne pour Lagardère et Gulli, du 10 au 20 juillet 2015, auprès de 900 enfants et 900 parents et entre les mois de juin et septembre en immersion au sein de 15 foyers représentatifs de la population française.
(2) Chiffre issus de l’enquête réalisée par l’Unicef et l’Observatoire international de la violence à l’école.