Une «politique de la petite enfance» est profitable pour l’économie

Un programme d’investissement dans le domaine de la petite enfance augmente le PIB suisse de quelque 3,25 milliards de francs par an. Toutefois, ces effets sont pleinement visibles seulement après 80 ans.

Enfants déjeunant dans une crèche de Zurich: si les enfants sont encouragés pendant les quatre premières années de leur vie, l’économie en profite également (image symbolique).

 

Une extension des offres dans le domaine de la petite enfance est bénéfique pour l’économie du pays, selon une étude suisse. Elle indique que, sur le très long terme, le produit intérieur brut (PIB) augmente d’environ 0,5% par an.

Une «politique de la petite enfance» vise à ce que tous les enfants puissent profiter pleinement des possibilités qui leur sont offertes. Un calcul de simulation a établi qu’un programme d’investissement dans ce domaine est positif pour l’économie suisse, selon le rapport de BAK Economics (BAK), sur mandat de la Fondation Jacobs.

Évoqué par la «NZZ am Sonntag», le rapport «Modèle global économique pour l’analyse relative à la politique de la petite enfance» montre qu’un tel investissement augmente le PIB suisse de quelque 3,25 milliards de francs par an. Toutefois, ces effets sont pleinement visibles seulement après 80 ans, selon BAK.

Des avantages pour parents et enfants

Une extension et une amélioration des offres de garde d’enfants permettent aux parents de commencer ou intensifier une activité lucrative – surtout les mères. Cela permet ensuite d’accroître les possibilités de consommation et d’épargne des familles, selon le rapport. Il indique aussi que le niveau de production augmente, renforçant la croissance de l’économie suisse.

Par ailleurs, un investissement dans les offres du domaine de la petite enfance permet aux enfants d’acquérir plus de compétences, ce qui favorise ensuite la réussite scolaire, note le rapport. Des programmes d’accompagnement des enfants défavorisés contribuent à une plus grande égalité des chances. Une fois adultes, ces enfants peuvent entrer sur le marché du travail avec un niveau d’éducation plus élevé, selon l’étude.

Différents scénarios

Le point de départ de l’étude est un «scénario de référence» qui décrit l’offre actuelle en matière de garde d’enfants et son financement. 67’000 places sont actuellement disponibles, d’après le rapport.

Trois scénarios d’expansion, avec des effets différents sur les coûts, ont ensuite été imaginés. Le «scénario d’investissement», qui prévoit la création de 21’000 nouvelles places de garde d’enfants sur une période de dix ans, coûterait à l’État environ 794 millions de francs par an, selon BAK.

Deux autres scénarios s’appuient sur le «scénario d’investissement» mais incluent des investissements supplémentaires. Les trois scénarios d’expansion supposent que la moitié des investissements supplémentaires serait supportée par la dette nationale et l’autre moitié par une augmentation de l’impôt sur le revenu, indique le rapport. BAK estime que l’État verrait à terme une hausse des recettes fiscales et une baisse des dépenses d’aide sociale.

BAK Economics, qui publiera son rapport lundi, est un institut de recherche économique suisse indépendant. La Fondation Jacobs s’engage pour les jeunes, afin qu’ils puissent devenir des «membres socialement responsables et productifs de la société», d’après leur site internet.

Source:: LeMatin.ch

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